J’ai la flemme de soutenir les employeurs. Ainsi, je fais le minimum sur le contrat.
J’ai la flemme de compter sur les autres. Ainsi, je me désabonne de tout ce qui ne sert à rien. À quoi ça sert d’entretenir des relations inutiles ?
Je suis manager mais je me débrouille pour travailler comme le grade inférieur.
Prendre l’argent ? Oui mais je démissionne, donc ils sont coincés. Me virer ? Pas grave, de toute façon j’avais prévu de partir. Ça laisse une fenêtre pour expérimenter des choses et pour avoir une vie de famille.
Apprendre l’Anglais sans soutenir les autres
Tout comme je suis un employé qui ait envie de faire ses horaires, sans extra démesuré ou injustifié…
… Vous avez la flemme que je vous bombarde de publicités, de formations et de sponsors.
Vous voyez, soutenir des gens qui prennent tout et qui en échange ne vous garantissent pas le bonheur.
Avoir un apprentissage superficiel et limité, abonnements coûteux, motivation en dents de scie, faiblesse de développement des compétences orales pourraient décrire les applications qui voudraient vous faire apprendre l’Anglais. Duolinguo, Babbel et j’en passe.
Alors pourquoi pas rejoindre une classe de type Wall Street English ? Coût élevé, engagement sur la durée, pression et stress, manque de flexibilité horaire…
C’est pour ça que des vidéos pullulent sur le web qui vous prennent de façon agressive et enfantine pour vous faire apprendre la langue…
Le contenu facile
Les vidéos d’apprentissage de langues qui inondent YouTube, TikTok ou Instagram sont souvent conçues pour être consommées en quelques minutes, avec des titres accrocheurs comme « Apprenez l’anglais en 5 minutes par jour ! » ou « Les 10 phrases à connaître absolument ! ». Ces vidéos utilisent des montages rapides, des animations flashy et un ton souvent infantile, cherchant à séduire en mimant les codes de la distraction plutôt que ceux de l’éducation.
Une approche agressive qui simplifie à l’extrême
Ces vidéos adoptent souvent une approche agressive, non seulement par leur ton, mais aussi par leur promesse de résultats rapides et miraculeux. Elles captent l’attention par la répétition, la musique entraînante, et un discours simpliste qui assure que tout est facile et à portée de main. Les créateurs savent que l’audience se lasse vite : chaque seconde compte pour retenir l’utilisateur qui pourrait facilement cliquer ailleurs.
Le contenu est ainsi délibérément allégé et formaté pour être facilement digéré, souvent au détriment de la profondeur et de la nuance. On y voit des présentateurs hyperactifs, qui semblent plus préoccupés par le nombre de vues et de likes que par le véritable apprentissage de leur audience. L’idée n’est pas d’éduquer, mais de séduire, d’accrocher, et de faire revenir, en capitalisant sur la sensation de progrès instantané.
Une infantilisation de l’apprenant : entre simplification excessive et perte de sens
L’un des aspects les plus marquants de ces vidéos est l’infantilisation de l’apprenant. Le ton est souvent exagérément jovial, les exemples sont simplifiés à outrance, et les répétitions sont incessantes, comme si l’audience était incapable de suivre une explication plus nuancée. Cette approche peut rapidement devenir agaçante pour des apprenants adultes ou motivés, car elle semble sous-estimer leur capacité d’attention et de compréhension.
Par ailleurs, en cherchant à rendre l’apprentissage « fun » à tout prix, ces vidéos ont tendance à évacuer toute complexité. L’accent est mis sur des phrases toutes faites et des expressions superficielles, sans véritable explication de leur contexte ou de leur usage. Les subtilités culturelles, les différences de registre de langage, et même la grammaire sont souvent reléguées au second plan, si elles ne sont pas purement et simplement ignorées.
Un modèle mercantile déguisé en pédagogie
Ce phénomène s’explique aussi par la dimension mercantile des plateformes de vidéos en ligne. Les créateurs de contenu, souvent rémunérés au clic ou au temps de visionnage, ont tout intérêt à produire des vidéos qui attirent rapidement l’attention, quitte à en sacrifier la qualité éducative. C’est le règne du « clickbait » pédagogique : des promesses alléchantes, des titres sensationnalistes, et des formats accrocheurs qui visent à maximiser l’engagement, parfois au détriment de l’apprentissage réel.
De plus, derrière ces vidéos se cachent fréquemment des modèles économiques bien rodés : des cours payants, des abonnements premium, ou des produits dérivés sont subtilement intégrés, encourageant l’apprenant à dépenser pour aller « plus loin ». Le contenu gratuit devient ainsi une porte d’entrée vers des offres plus lucratives, créant un sentiment d’urgence et d’incomplétude chez l’utilisateur qui pense devoir payer pour vraiment progresser.
L’illusion de l’apprentissage et ses limites
L’un des plus grands dangers de cette approche est l’illusion de l’apprentissage. Ces vidéos donnent l’impression d’apprendre, avec des progrès immédiats et gratifiants, mais cette progression est souvent superficielle. L’apprenant se retrouve à mémoriser des listes de mots ou des phrases toutes faites sans développer une véritable compréhension ni les compétences nécessaires pour converser de manière fluide et naturelle.
De plus, l’absence de pratique active et d’interaction humaine limite considérablement l’efficacité de ce type d’apprentissage. Apprendre une langue ne se résume pas à ingérer des informations ; cela nécessite de pratiquer, de faire des erreurs, de recevoir des corrections, et de s’adapter à des contextes variés — des éléments que ces vidéos ne peuvent pas offrir.
Un besoin de rééquilibrer l’approche éducative
Pour que l’apprentissage d’une langue soit réellement efficace, il est essentiel de sortir de cette logique du divertissement à tout prix. Cela ne signifie pas qu’il faille abandonner les formats vidéo ou l’aspect ludique, mais plutôt qu’il est crucial de redonner du sens à l’acte d’apprendre. Les vidéos pourraient gagner en qualité en intégrant des explications plus claires, des exemples contextualisés, et en évitant de prendre les apprenants pour des enfants incapables de suivre un raisonnement un tant soit peu structuré.
En conclusion, l’abondance de vidéos agressives et infantiles pour l’apprentissage des langues reflète une société où l’éducation est de plus en plus formatée pour répondre aux exigences de rapidité et de rentabilité, au détriment de la profondeur et de la qualité. Si ces vidéos peuvent constituer un point de départ ou une aide ponctuelle, elles ne remplaceront jamais une approche d’apprentissage plus complète, équilibrée et respectueuse de l’intelligence des apprenants.
J’ai quand même envie d’éviter toutes ces merdes.
Je suis introverti, je ne m’associe pas à beaucoup de monde je suis très autonome et fier de l’être. Je suis tellement heureux seul que les gens doivent presque venir vers moi pour me parler. Je suis autonome professionnel, mais je peux vous en donner un peu, pas tout, si vous le souhaitez.