EnseigneMcDonald's restaurant prise de vue extérieure

Mon expérience chez McDonald’s

Quelle expérience retenir après une année de service pour un restaurant McDonald’s en tant qu’équipier polyvalent ?

Il s’agissait d’une « deuxième chance » (dernière ?) dans le monde professionnel. Après un départ houleux sous le signe du stress, quels sont les secrets du monde de l’entreprise ?
Ne s’agissant pas d’un job étudiant, mais plutôt d’un travail allant de 24h/semaine à 30h/semaine en parallèle d’un projet entrepreneurial, c’est à vous que je me délivre.

Partie 1 : le contexte

  • Juin 2023, soit quatre mois avant l’arrivée dans l’entreprise. J’ai terminé mes études d’informatique au niveau bac+2. Pour mon projet entrepreneurial, inutile de poursuivre après le BTS (ce qui n’est pas naturel dans notre société).
  • Juillet 2023. Il me faut une entreprise. Je rentre chez C****A (entreprise du monde de la finance), grâce à des chasseurs de têtes. Entreprise à l’allure prestigieuse, située dans un endroit remarquable de la capitale. Ça s’est joué au mental, j’avais terriblement besoin d’argent pour payer une formation Blogueur Pro d’Olivier Roland engagement sur 12 mois.
  • Août 2023. Compte-tenu de mon projet entrepreneurial il était inutile d’apprendre l’informatique, ils me virent car je n’arrive pas à apprendre.
  • Septembre 2023. Je consulte régulièrement celui qui m’a fait découvrir l’entrepreneuriat. Il me déconseille les fast-food pour avoir travaillé quelques semaines chez BK.
    Je tente tout de même, car c’est le feeling. Dix-sept mois plus tôt j’avais déjà candidaté pour McDonald’s, sans succès, je n’étais pas prêt. Après dix-sept mois, et un burn-out au passage, je retente.

Le recrutement chez McDonald’s

D’abord, le processus de recrutement (et l’ambiance générale au travail) diffère pour chaque restaurant. L’ambiance générale du restaurant est orchestrée par le caractère des managers/la direction du restaurant. Manager toxique ? Restaurant toxique. Impact pour les clients.
metier equipier polyvalent chez McDonald's

Lundi 25 septembre 2023, 9 heures du matin… J’envoie une candidature spontanée via le web à dix restaurants…
Deux heures plus tard, premier appel. Cet appel changera une vie.

Entretien l’après-midi même à 14h30, à la fin je reçois mon prochain RDV pour l’intégration.

J’ai été pris ! Malgré un stress palpable, un appel reçu au cours de l’entretien (oubli de désactiver le son), c’est peut-être l’aspect détermination qui aura joué en ma faveur. L’interrogatrice aura, lors de l’entretien lu mon CV mais pas ma lettre de motivation.

L’entretien aura duré 30 minutes.

* Écriture sur papier de mes disponibilités (Restaurant 08H-02H du matin, j’ai noté 06H-02H du matin. Aucune idée de combien de temps avant l’ouverture ni après la fermeture).

Je voulais me prouver que j’étais capable de travailler à n’importe quel horaire (la période à venir était celle du burn-out l’an dernier) donc je voulais repousser mes limites.

* Pourquoi McDonald’s ?

-> L’aspect temps partiel (un emploi de bureau est ÉTOUFFANT, pas ou peu le temps d’avancer sur des projets personnels à côté) ;
-> On ne reste pas fixé sur un siège, l’aspect mental est moins sollicité. Cela permet de conserver de l’énergie pour des projets annexes.
-> On a le choix de sociabiliser ou non (idéal pour les introvertis)
-> Aspect managérial rapide comparé à une entreprise traditionnelle
-> Possible de ne pas travailler en pleine journée (meilleur sentiment de contrôle du temps)

* Pourquoi avoir quitté ma précédente entreprise (celle où je faisais de l’informatique) ?

-> Du mal à apprendre, pas à l’aise, pas intégré.

* Pourquoi ma première tentative de candidature l’année passée a échoué ?

-> Découragement par mes parents, emploi « bas de gamme » ;
-> Pas prêt humainement parlant. Pas naturel. Habitudes toxiques en moi. Sans burn-out je n’aurais jamais été prêt.

Vous avez lu un mélange de la réalité et de que j’ai dit lors de l’entretien (on rentrait moins en profondeur, c’était à l’oral).

Avec le recul, je pourrais vous dire que le SEUL préalable technique serait de connaître un peu la carte et la liste des sandwichs (PAS les ingrédients ! Vous aurez le temps de le voir !).
Exemple CV pour McDonald's
Exemple lettre de motivation McDonald's

L’intégration chez McDonald’s

L’intégration est la phase après l’entretien mais avant le premier jour. Vous avez déjà été sélectionné.

L’intégration est constitué de divers documents avec QCM NON éliminatoires à la fin. => La sécurité alimentaire, bien porter des charges, les valeurs de la marque, etc.

Enfin, l’intégration se termine par la signature du contrat, indiquant quelles disponibilités votre restaurant a retenu et diverses signatures concernant des choses légales.

Disponibilités retenues par le restaurant (initialement disponible absolument tout le temps).
Le contrat indiquait « 24 heures par semaine ».
La période d’essai dure deux mois.

Partie 2 : les deux premiers mois

Premier jour de travail le 4 octobre 2023, soit huit jours après l’entretien et le lendemain de l’intégration.

Le premier jour

Le mois d’octobre est un mois particulier pour les restaurants McDonald’s… Les étudiants ont leurs horaires et les clients sont toujours plus nombreux – en tout cas, plus qu’au mois de septembre.

Le restaurant est assez petit. Les gens partent d’eux-même (ils démissionnent, ils partent selon le préavis) et le turn-over est incroyable. En trois mois je faisais partie de la moitié la plus ancienne.

Salle Intérieur restaurant McDonald's Français Puteaux
Cliquez sur l’image pour en trouver son origine

Le personnel est jeune, pas de maquillage ni de bijoux sauf alliances. Pour les hommes, le port de la barbe est délicat.

J’ai été formé aux boissons/desserts, un mercredi à 11H15. Cœur sur H****y, tu as super bien formé.
Le mercredi, c’est un peu le jour des enfants… Dès 11H30/11H45 une masse d’enfants accompagnés de leurs adultes viennent commander. Mi-cour de récréation, mi-restaurant.
Les ballons Happy Meal mettent la bonne ambiance par leur présence.

La directrice était présente et semblait carrée et bien organisée.

Nous étions trois aux boissons/desserts, la formatrice et deux nouveaux. Un à la fontaine à boissons, un aux glaces, un en mise en sac. On alternait de temps en temps pour découvrir les trois postes (sachant qu’être trois est exceptionnel, ce n’est qu’en cas d’affluence remarquable).

Je confondais sans cesse les Sundae et les McFlurry, je jetais à la poubelle dès que je faisais une erreur (😠😠 Wow ! j’ai bien changé ! Mais j’ai honte.)

Les autres ressentaient mon stress. Que faire ? À part persévérer, poursuivre ses efforts pour petit à petit, se sentir bien. J’avais peur d’être viré comme pour la précédente expérience en entreprise. La catastrophe.

La première semaine

Wow, il y a tellement de monde le vendredi soir ! Les commandes sont volumineuses ! Deux sacs rien que pour les boissons/desserts (4 boissons et 3 glaces par exemple).

Le premier mois

Après deux semaines aux boissons/desserts on me place petit à petit et durablement en accueil.
Le vendredi soir est tellement intimidant, c’est noir de monde.

Le troisième vendredi, en fin de rush, un responsable me demande de le suivre. On va dans une petite salle et souligne que mon stress cause des erreurs (donner une mauvaise commande, donner un sac de livraison au lieu de deux…). Il dit, « on va faire abstraction de ce qui s’est passé ».

Une densité de foule comme celle-ci.

Il n’aura pas fallu longtemps pour me tromper entre CB 14 et ESP 14. Enfin, c’est ce que je croyais. Quelle sueur froide !!!!

Ce responsable possède un cœur, et même si il était dur, il peut te secouer à l’horizontale avant de te pousser vers le haut.

Toutes mes habitudes toxiques ont été mises à vif. Ce responsable était constamment là pour me secouer (en bien) : marche ou crève.

Concernant les horaires, je me suis mis à finir tard le dimanche/lundi (1h30 du matin/2h30 du matin) et à commencer tôt le mercredi et le jeudi (7h30 du matin lorsque le restaurant ouvrait à 8h00).
Vous l’aurez compris, d’une part le mardi ne servait que de passerelle entre fermeture et ouverture, et d’autre part on m’a testé pendant quelques semaines.

Il est possible d’avoir des coupures de quelques heures entre le midi et le soir. Ou vous pouvez faire midi/après-midi ou après-midi/soir.

Les journées étaient déséquilibrées : digne d’un temps plein en début de semaine (8/9h par jour), vide les autres jours (2 à 5 heures).

Les deux premiers mois

Toujours sous le signe du stress, rien à signaler si ce n’est que les employés sont bienveillants et certains donnaient de la reconnaissance. Apparemment, je nettoie bien la salle… 🤔

À cette époque, la personne qui planifiait les horaires appréciait volontairement de mettre le minimum de personnel nécessaire (de façon volontaire, c’est-à-dire qu’elle n’était pas incompétente, on était bien coachés). No pain, no gain et même si c’est difficile, c’est une façon de s’endurcir ! Tout dépend de la personne qui planifie.

Les ouvertures de restaurant sont une période délicate, entre difficultés à prendre des commandes sur la tablette et problèmes personnels d’organisation. Le responsable (toujours le même le matin d’ailleurs) soufflait mais m’aidait. J’avais envie de démissionner. Pourtant je suis à l’aise ailleurs !
Soit je devais tout quitter soit rien du tout, et mes horaires « deux jours fermeture deux jours ouverture » m’ont fait tenir. Pas les œufs dans le même panier…

Conclusion, les deux premiers mois étaient durs mentalement, ce n’est qu’à partir du troisième mois que la notion de zone de confort au travail arrive. D’autant plus qu’au même moment l’année précédente je courais vers le burn-out. Heureusement que je ne travaillais « que » 24 heures par semaine !! (Avec les heures supplémentaires on tournait autour de ~27 (20 à 30))

Traverser l’hiver pour écraser les pensées limitantes et finalement, tourner la page au passé.

Le rythme courant pendant de nombreux mois, au moins six était une fermeture et deux ouvertures par semaine.

Partie 3 : de deux mois à douze mois

On se sent progresser chaque jour avec McDonald’s et c’est impressionnant. À partir du deuxième ou troisième mois la progression devient plus subtile et plus en profondeur, mais on progresse toujours.

Les fêtes de fin d’année

Le restaurant a modifié ses horaires les jours de Noël et de nouvel an.

Les horaires dépendent de chaque restaurant, pour le mien :
* Fermeture le dimanche 24 décembre à 17h30
* Fermeture le dimanche 31 décembre à 21h30

Il y avait TELLEMENT de monde le 31 décembre au soir !!! Franchement ils auraient dû fermer à 2H00 du matin.

Le premier janvier

Le premier janvier j’ai été planifié 16H30-02H30 avec trente minutes de pause. Au moins, j’ai eu la chance d’avoir ma matinée.
Chacun avait des journées exceptionnellement longues le premier janvier. Le lundi étant traditionnellement un jour calme, le lundi 1er janvier 2024 est probablement la journée dont on parlerait le plus de l’année, même trois mois en amont.
Les notions de « rush du midi » et de « rush du soir » n’existaient pas. C’était étonnant d’être si nombreux en plein après-midi en terme de personnel mais la clientèle était tout aussi nombreuse. Les gens ont la flemme de cuisiner et nous sommes là pour eux ! Heu…

Proposition d’augmentation d’heures du contrat

En février 2024, alors que je suis dans le restaurant à travailler, on me fait une proposition.

La feuille de papier, dit « Léo, vous avez un contrat de 24h mais cela fait trois mois consécutifs que vous dépassez les 24 heures. On vous propose de passer à 26h ».
C’est apparemment une obligation légale.

Dans une société ou travail = reconnaissance, je considère que je n’ai pas vraiment eu le choix de signer. Les autres auraient peut-être une interprétation différente.

Les jeux olympiques

Assez déçu des Jeux Olympiques, je m’attendais à ce que cela soit noir de monde comme les vendredis soir d’octobre/novembre/décembre.
En fait, il y avait moins de clients le midi (moins d’entreprises en activité en Août), et davantage le soir (le fameux rush 19h-21h s’étendait jusqu’à la fermeture avec diminution progressive. Le pic de fréquentation le soir tournait à 21h30/21h45 au lieu de 20h00/20h15.

Première promotion

En juin 2024 soit après huit mois de bons et loyaux services, on me propose de devenir hôte.

Beaucoup de choses à dire sur cette petite phrase !

  1. La vitesse pour obtenir une promotion dépend de chaque restaurant.
  2. Les étudiants semblent progresser moins vite.
  3. Il existe trois grades : équipier, formateur et responsable opérationnel, tout ce qui est au-dessus est intimement lié à la direction du restaurant.
  4. Au lieu de devenir formateur, c’est-à-dire aussi responsable de premier niveau (responsable cuisine, responsable comptoir…), je deviens hôte d’accueil. Cette variante consiste à rester toujours en accueil (parfois au comptoir, rarement en cuisine) et à gérer quelques détails logistiques.
  5. Un hôte possède moins de responsabilités qu’un formateur, son image auprès des équipiers est moins en jeu.

Pourquoi je ne démissionne pas ?

McDonald’s est intimement lié à mon projet entrepreneurial grâce à l’aspect humain de l’entreprise et l’évolution rapide.

On apprend à travailler en entreprise, on apprend à avoir des responsabilités.

Tout au long de l’expérience pour McDonald’s, je ne compte plus le nombre d’expérimentations plus ou moins faites exprès (parfois à la limite de l’éthique).
Comme le dirait Robert Greene, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Même en tant qu’équipier, vous pouvez amener le monde en bien ou en mal (dictature etc.).
Les êtres humains sont capable de détruire la Terre donc vous même possédez un pouvoir qui dort en vous, à vous de l’utiliser à bon escient.

Pourquoi un manager semble-t-il incompétent, ou pourquoi semble-t-il faire exprès d’exploiter ses employés ? Détails sur cette sensation courante en entreprise

Je ne vois que deux raisons :

  1. Le principe de Peter : nous souhaitons tous obtenir cette promotion… Une fois que nous l’avons obtenue, que notre famille nous a félicité, complexe de faire demi-tour si nous n’y sentons pas à l’aise !
    Les équipiers nous perçoivent d’une façon non souhaitée mais nous n’arrivons pas à nous mettre à leur place (malédiction de la connaissance).
  2. Expérimentations incessantes : l’individu est passionné et expérimente sans cesse. Dès qu’il (ou elle) se met à toucher à la gestion financière, il expérimente également… En mettant le minimum de personnel nécessaire. Cela me fait un peu penser aux salariés de chez LIDL;

Finalement, où est le problème chez McDonald’s ? Cela pourrait dépendre des horaires, des stéréotypes lié au rôle, et, de la gestion du restaurant.

L’ambiance générale du restaurant est orchestrée par le caractère des managers/la direction du restaurant.
Manager toxique ? Restaurant toxique. Impact pour les clients, mauvaise note générale.

On comble artificiellement en demandant à un équipier que les clients mettent une bonne note.
Toi aussi, vis une alternance chez Mcdo et obtiens ton diplôme !

C’est pour ça que je veux rester en tant que responsable pour un McDonald’s. Car après avoir percé les secrets du monde de l’entreprise en général,…

Oui bon, je crois que cette curiosité me rongera jusqu’à la mort.

Mais au moins, c’est bénéfique car toujours corrélé à mon projet entrepreneurial !

Épilogue de l’expérience McDonald’s, 1 an et 14 jours

Au-delà d’un certain stade, une fois que vous avez appris ce que vous avez à apprendre, partez. Il y a un risque de zone de confort chronique et d’abrutissement

Le sommet d’une entreprise est rempli d’incompétents. Ces individus prennent des décisions illogiques voire dangereuses pour la survie de l’entreprise. Pas tous mais la majorité. On ne peut rien faire car ils ne vous écouteront pas (même s’ils veulent changer) et il faudra passer par eux (ou leurs successeurs) avant de prendre leur poste. Partez.

Les responsables continuent à recevoir leur salaire fixe même si l’entreprise décline !

Conclusion

Pourvu que vous ayez des raisons solides de travailler pour McDonald’s, au-delà de l’aspect financier, vous avez une carrière toute promise et valorisante qui s’ouvre à vous. Je suis parti (1 an, 14 jours) car mon projet entrepreneurial m’a dit que c’était l’heure.

Soyez conscient que c’est un projet de rejoindre une entreprise. Le projet doit se justifier. Valorisant pour celui qui s’y engage, idem si il échoue, il recommencera et réussira tant qu’il persévère.
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